De Marivaux / Benoît Lambert

Mettre en scène du Marivaux n’est pas un choix innocent.

Derrière l’intrigue charmante du Jeu de l’amour et du hasard, on décèle de la malice, une diablerie au goût acide.

On cherche et on trouve maintes critiques des moeurs de l’époque.

On met à jour une sourde révolte contre ceux qui gouvernent.

Entre les lignes des dialogues, gisent des remarques saignantes que l’on ne s’attend pas à trouver ici et qui fleurent bon la lutte des classes.

Ce théâtre, pétillant comme l’Asti spumante, se corse d’un alcool beaucoup plus raide.

Benoît Lambert trouve même un voisinage avec Brecht, ce qui fait de Marivaux un auteur plus moderne que son temps.

Dorante et Silvia sont promis l’un à l’autre par leurs parents sans se connaître. Aussi décident-ils par un troublant hasard de se faire passer chacun pour les servants de leur serviteur.

Quiproquos, coups de théâtre, chassés-croisés et scènes cocasses se succèdent jusqu’à l’heureuse conclusion.