Festival Jacques Brel

Clair (La maison magique) : C’était une fille comme toutes les autres, scotchée à la platine, à faire tourner les disques de ses parents. Une fille amoureuse de ces morceaux de quelques minutes qui chantent des amours naissants ou moribonds. Et puis, un jour, elle s’est emparée d’une guitare  aux cordes en nylon et elle a composé des mélodies et écrit des histoires pour aller avec. La fille a basculé du côté artiste, définitivement. Avec pour ange tutélaire Philippe Katerine, la voilà chanteuse à plein temps, à plein talent. De son amitié avec l’incommensurable chanteur de Louxor j’adore, naît un disque : La maison magique, écrit et composé par Katerine lui-même et premier disque de son nouveau label éponyme. Clair, est sur les rails et file bon train vers le succès. A des années-lumière de la production artistique prédigérée, Clair étonne et puis charme. Originale comme son iconoclaste mentor avec une féminité sensuelle en plus, elle mérite toute notre attention.

Buridane (Colette Fantôme) : Elle aurait pu être danseuse mais c’est en chanteuse qu’elle s’est choisie. Elle chante ses compositions. Ce n’est pas par hasard si elle évoque Colette, l’écrivaine, la femme, la libre-penseuse. Colette, une femme de ses ancêtres, au choix de vie osé, est de l’autre côté d’un miroir où Buridane se mire. Le spectacle, issu du disque récemment sorti, raconte une enquête qui débouche sur un jeu, une mise en abyme. Des personnages ont leur mot à dire. C’est onirique, poétique, c’est l’histoire de la vie qui survit à la mort. La musique est puissante et la voix lui tient tête. Buridane a le courage, même, d’écrire et de chanter en bambara un titre qui risque fort de balayer les chansonnettes stériles sur son passage. Ni Kalifa Ala Ma, avec son air de chanson d’été est une preuve éclatante du talent de l’auteure comme celui de Féloche, ici arrangeur.