De Joël Pommerat / Camille de La Guillonnière

Théâtre conseillé dès 9 ans

Après le mémorable Eugénie Grandet, représenté la saison dernière, voici une nouvelle mise en scène de Camille de La Guillonnière, entouré de la même troupe d’acteurs et de techniciens (on ne change pas une équipe qui gagne).

Cette fois c’est Cendrillon qui est sur la sellette. Un autre portrait de femme dont l’exemplarité conduit à l’universel.

Joël Pommerat part de la promesse intenable d’une mère mourante à sa fille, d’être à ses côtés, vivante, tant qu’elle sera présente par la pensée.

Le drame de Cendrillon c’est de se retrouver, faute de foyer, reléguée dans celui d’une cheminée.

Du conte, ne subsiste plus le merveilleux, qui tire trop facilement l’héroïne de la situation dramatique où les événements la plongent. Chez Pommerat, la fée est une joyeuse illuminée (Delphine Seyrig chez Demy).

La mise en scène, volontairement dénuée d’artifices, telle ces monstres squelettes dont on voit les rouages, nous laisse en tête à tête avec chaque personnage. Une sorte d’intimité publique s’instaure qui permet de pénétrer au plus profond des rôles.