Ann O’Aro a 28 ans et derrière elle des années de silence qui l’ont trop fait souffrir.

Dans son île natale, La Réunion, elle a subi le viol, l’inceste et la violence.

Elle s’est heurtée à l’omerta qui dénie. Elle n’a pu obtenir qu’on l’écoute, qu’on lui fasse justice, et son père, en se suicidant l’a privée de tout recours.

Ann O’Aro a 28 ans et juge qu’il est grand temps que le monde sache.

Pour cela elle compose et chante en créole un maloya typique de son île.

Sans pudeur, sans filtre, l’écorchée vive, balance des mots que la musique ne parvient pas à adoucir.

Le rythme langoureux sied aux textes et leur confère une authenticité sans exotisme de pacotille.

Si le but est de montrer sa blessure, cela se fait dans un esprit poétique et avec cette passion incandescente qui est la force de la jeunesse.

Son concert peut et doit aussi enthousiasmer et charmer.

Nous le serons, à coup sûr.

Il va faire beau ce soir.